#11 - Destin incertain

Quitte ou double

Les intentions des Gavalda qui ont accepté la tutelle de Paul ne sont pas claires.

Paul pourrait enfin retrouver un semblant de stabilité en quittant l’orphelinat Sainte-Anne, mais les choses sont malheureusement loin d’être simples. Viviane Gavalda est une parente distante et amère. Elle hésite à accueillir cet enfant dont elle ne connaît rien.

Les motivations des Gavalda se révèlent au fur et à mesure, entre calcul et résignation. Sont-ils aussi bienveillants qu’ils voudraient le faire croire ?

Viviane, improbable tutrice

Viviane, elle aussi, a connu les affres d’une enfance tragique. Et pour survivre, elle s’est forgé une solide carapace. Elle y est si bien arrivée que nulle compassion ne semble pouvoir percer cette épaisse carapace.

Les émotions, si elles existent encore, sont dissimulées si profondément qu’elles semblent inatteignables.

Viviane Gavalda et de destin incertain de Paul

Pas de ça avec moi !

— …vous devez bien ressentir un peu de compassion, non ?

Viviane entra subitement dans une grande colère.

— Ah, tout de suite les grands mots ! Bonne mère, pas de ça avec moi. J’aurais bien eu besoin, moi aussi, d’un peu de compassion quand j’étais pitchoune. J’ai jamais connu mon père, et ma mère travaillait chez les Gavalda, pire qu’une esclave. Elle est morte quand j’avais pas dix ans. Les Gavalda m’ont gardée. Oh ! pas par charité, pardi, y ne savaient pas ce que ça voulait dire. Plutôt parce qu’ils avaient besoin de bras. Il aurait mieux valu que je meure dans le fossé ! dit-elle avec une vilaine grimace. Et si le Raymond m’a mariée, vous pouvez me croire, c’est pas par amour. Y lui fallait une bonniche pour s’occuper de la maison et du reste, voilà tout.

Les Gavalda rendent le destin de Paul incertain, Alice Bomte, roman

Négociations de la dernière chance

Constance Maurel incarne la patience et la diplomatie. Son but : trouver une solution pour le bien-être. Mais il lui fait gérer parallèlement les réticences des Gavalda et les doutes de Martin.

Les tensions s’exacerbent et il lui faut faire preuve de maîtrise et d’habileté pour ne pas rompre le fil ténu des pourparlers.

Constance Maurel : "je vais bien, tout va bien !"

— Vous feriez mieux de joindre la famille au Canada, c’est eux que ça regarde, s’insurgea Viviane. Moi, je suis qu’une cousine au troisième degré de Rachel. C’est un peu facile de me dire maintenant que nous sommes parents et que j’ai des obligations envers ce minot. J’avais même jamais entendu parler de lui ni de sa mère avant cette malheureuse affaire. Personne ne s’était jamais soucié de moi jusque-là, et tout à coup vous me dites qu’y va venir habiter ici !

— Je n’ai rien dit de tel, madame Gavalda, rectifia Constance. Je vous explique seulement la situation de Paul. Après tout, il est de votre famille, vous devez bien ressentir un peu de compassion, non ?

Martin s'y met !

L’idée de voir Paul quitter l’orphelinat est une épreuve que Martin redoute par-dessus tout, surtout dans ce contexte particulier. Il considère dès le départ que  le mas de l’Espechou n’est pas un environnement convenable pour l’enfant.

Ses échanges avec les services sociaux deviennent tendus. Cette opposition ne trahirait-elle pas, en réalité, ses propres tourments intérieurs ?

Martin exprime sans détour ses réticences. Il est convaincu que Viviane et Raymond ne peuvent offrir à Paul la stabilité émotionnelle dont il a désespérément besoin.

Destin incertain, Martin est empli de doutes

Et s'il avait raison !

— Tu travailles comme une bête depuis que nos fils sont partis. Sans l’Émile et le César pour abattre l’ouvrage, tu trimes comme un forçat. Avé le moutard, t’auras une paire de bras à disposition, gratuitement. Et même, ça te rapportera de l’argent, té. Pense à la pension qu’on va toucher en échange. En plus, t’auras plus besoin de cette broque d’Aubin pour t’aider. Ça veut dire plus besoin de le payer. Ça fait toujours ça de plus qui est pris. Viviane avait baissé la voix, comme en confession. Le ton remonta d’un coup, rempli d’indignation. De toute façon, vu comme y cochonne le travail, le minot y pourra pas faire pire !

Le sourire sournois qui fissurait le visage de Raymond s’élargissait tandis que sa femme déployait son raisonnement.

— Fatche de con ! C’est vrai que vu sous cet angle… Dire que j’y avais pas pensé ! croassa-t-il.

Début d’un long voyage 

Martin s'inquiète à cause des Gavalda, Alice Bomte, roman

Un aperçu de la suite…

Viviane et Raymond Gavalda sont-ils vraiment la famille dont Paul a besoin ? Leur décision soudaine d’accepter la tutelle de l’enfant à de quoi intriguer. Sont-ils sincèrement prêts à lui offrir un foyer chaleureux, ou leurs motivations cachent-elles des intentions moins charitables ? L’avenir de Paul reste suspendu à cette question essentielle…

Prolongez l'expérience !

Écoutez Alice et William discuter de ce chapitre et plongez avec eux dans les détails cachés du récit. Découvrez les symboles et les interprétations qui vous feront voir l’œuvre sous un nouvel angle.

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